DÉPRESSION ET TRAVAIL : comment rester productif ?

dépression et travail : comment rester productif ?

Dépression et travail

La dépression au travail est une réalité pour de nombreuses personnes. En effet, même si un arrêt de travail peut être prescrit lors de la phase aigüe, celui-ci ne dure pas éternellement. La personne sera amenée à retourner travailler. Sans parler de tous ceux qui se sentent extrêmement mal mais ne peuvent tout simplement pas « se permettre » d’être en arrêt maladie pour des raisons financières. En effet, certaines personnes ne verront pas leur salaire complété à 100%. Alors que d’autres sont indépendantes, c’est donc particulièrement difficile pour ceux qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Il est donc crucial de reconnaître l’impact que la dépression peut avoir sur la productivité et le bien-être…

Symptômes de la dépression et leurs conséquences au travail

travailler quand on souffre de dépression

La dépression est un trouble complexe qui affecte non seulement l’humeur, mais qui a aussi de nombreuses répercussions sur plusieurs aspects de la vie quotidienne. Comprendre ces aspects est crucial pour élaborer des stratégies efficaces. 

La fatigue et l’épuisement : La fatigue constante peut entraîner une diminution de la concentration et de la productivité au travail.

Les troubles du sommeil : Les difficultés pour dormir peuvent affecter la performance au travail. En effet, comment être productif quand on n’est pas reposé ? 

Le ralentissement psychomoteur : La personne a des gestes plus lents que d’habitude, son débit de parole est lui aussi ralenti.

Les changements d’appétit : Les fluctuations de l’appétit peuvent influencer l’énergie et la concentration. 

Les troubles de la concentration : La dépression peut entraîner des difficultés de concentration, ce qui peut affecter la productivité.

Les sentiments de désespoir et de tristesse : Les aspects émotionnels de la dépression peuvent avoir un impact significatif sur la motivation et le bien-être au travail. La communication avec les collègues peut également être altérée car la personne déprimée se renferme naturellement. De plus, il est possible que les collègues se détournent progressivement de la personne déprimée car c’est humain, nous allons davantage vers les personnes qui nous font du bien plutôt que vers celles qui nous minent.

L’anxiété, le stress.

La dépression peut donc entraîner : 

  • une baisse significative de la productivité, 
  • des relations interpersonnelles tendues, 
  • un risque accru d’absentéisme. 

Il est essentiel de reconnaître les impacts de la dépression au travail afin de mettre en place des techniques et des solutions pour favoriser la guérison et maintenir un niveau de travail correct afin que la personne déprimée ne se mette pas professionnellement en danger.

Qu’est-ce que la productivité ?

FEMME PRODUCTIVE QUI GÈRE DE NOMBREUSES TÂCHES

La productivité dans la vie quotidienne, que ce soit au niveau personnel ou professionnel, se résume à la capacité de réaliser efficacement des tâches et d’atteindre des objectifs de manière efficiente. Autrement dit, il s’agit d’optimiser ses efforts. Comment ? En utilisant mieux son temps, son énergie, ses ressources. 

Être productif, c’est finalement accomplir davantage en moins de temps et avec moins d’efforts, tout en maintenant la qualité du travail.

Mais l’objet de cet article est d’aider les personnes qui souffrent de dépression, c’est pourquoi nous allons modifier cette définition. Il ne s’agit surtout pas d’en faire encore plus. L’essentiel est de maintenir le minimum vital, donc faire ce qui doit être fait en prenant en compte l’état de la personne. Je rappelle qu’il est primordial de tenir compte de tous les symptômes et de leurs conséquences que nous avons énumérés au paragraphe précédent. Ils réduisent la productivité. C’est un fait, ne cherchons pas à le nier.

Dépression : les solutions pour assurer le quotidien.

Accepter sa vulnérabilité

Non, vous ne serez pas aussi productif qu’avant mais ce n’est que pour un temps, ça va aller mieux. La dépression est une période de mise en retrait, de recentrage. Lutter contre cet état de fait ne sert à rien. Laissez le temps au temps. 

Revenir aux fondamentaux 

Avez-vous déjà vu la vidéo du professeur qui remplit un grand bocal en verre de balles de golf et de sable ? Je vous propose de la voir ou de la revoir avant de poursuivre la lecture de l’article. Personnellement elle me fait toujours beaucoup d’effet et me rappelle de toujours « remplir » mes journées avec ce qui compte vraiment, ce qui a de l’importance pour moi. C’est d’autant plus vrai si vous souffrez de dépression. Vous n’aurez pas le temps de tout faire. Il est temps de prioriser. Faute de quoi vos journées se rempliront de ce que votre entourage personnel et professionnel aura décidé pour vous. Donc reprenez la main sur votre agenda de toute urgence. Pour revenir sur la vidéo : on conserve les balles de golf, on réduit la quantité de cailloux, on élimine le sable, mais surtout on arrête de remplir tout le bocal.

Un outil : la matrice Eisenhower

Il s’agit d’un outil de gestion du temps et des priorités qui se présente la plupart du temps sous la forme d’un tableau comprenant 4 cases.

matrice d'eisenhower destinée aux personnes déprimées

Important et urgent

Cette case comprend, vous l’aurez compris, les tâches à effectuer en priorité. Les réaliser vous donnera le sentiment d’avancer et réduira le stress, ainsi que la dévalorisation et la culpabilité.

Important mais non urgent

Les tâches sont importantes mais elles ne nécessitent pas que vous les réalisiez immédiatement. Il peut être judicieux d’en inclure une par jour par exemple, afin qu’elles ne deviennent pas des urgences.

Pas important mais urgent

Ces tâches sont urgentes, mais elles ne font pas partie de votre objectif principal qui est de garder la tête hors de l’eau en assurant le minimum vital. Pendant cette période de fragilité, il est important de minimiser au maximum le temps consacré aux tâches de cette case. Déléguez-les.

Ni urgent ni important

Je vous conseille de les éliminer, elles ne méritent pas votre énergie ni votre temps en ce moment. Vous avez donc ma bénédiction pour les rayer !

L’objectif est de consacrer un peu de temps et d’énergie chaque jour à ce qui en vaut vraiment la peine, et d’arrêter de vous noyer dans les détails et le remplissage d’agenda avec des activités inutiles en ce moment. On allège ! Déléguez tout ce qui peut l’être ! Personnellement j’utilise constamment ce tableau et cette façon de fonctionner m’aide à alléger ma charge mentale, je suis donc plus sereine. Autre avantage, je culpabilise moins quand tout n’est pas fait, du moment que la case « important et urgent » a été réalisée. Et je suis même très contente de moi car j’avance dans le bon sens. Vous l’aurez compris, je vous recommande cette méthode. 

Recommandations pour la remplir :

Dans la case « urgent et important » il faut qu’il y ait une tâche importante pour prendre soin de vous, c’est absolument impératif, il ne peut pas en être autrement !

Par exemple : massage mercredi de 13 à 14h, rdv psychologue jeudi à 18h, promenade samedi de 14h à 16h. Grasse matinée dimanche matin.

Pour ma part, je la remplis chaque dimanche pour la semaine à venir.

Préparer et planifier : la « Tout-doux » liste

Maintenant que vous avez une vision de votre semaine à venir grâce à la matrice d’Eisenhower, je vous propose, chaque soir ou chaque matin, de noter vos actions pour la journée. Le but est que votre programme soit prêt, toujours pour gagner en tranquillité d’esprit et surtout, ne faire que l’essentiel en abandonnant les détails.

Incluez systématiquement des périodes de temps libres, des temps de repos.

Si vous ne prenez pas soin de vous, personne ne le fera à votre place.

Vous est-il déjà arrivé d’avoir une liste de choses à faire pour la journée qui était tellement longue qu’elle aurait dégouté n’importe qui de sortir du lit, même l’être le plus ambitieux et productif de la Terre? Moi oui, j’étais la reine pour surcharger mon emploi du temps, courant après la perfection dans tous les domaines ! Et vous arrive-il de reporter certaines choses à faire d’un jour sur l’autre car vous n’avez pas eu le temps de les faire ? Sauf que 6 mois plus tard, elles sont toujours sur la liste ? Un conseil : si ça n’a pas été fait pendant plusieurs mois, vous pouvez les rayer et laisser tomber.

Détachez-vous de votre téléphone.

Restez au calme, dites stop à cette sur-sollicitation d’appels, de messages, de notifications. Vous serez certainement d’accord pour reconnaitre que 15 minutes de repos, les yeux fermés, à respirer calmement vous fera plus de bien que 15 minutes à faire défiler vos réseaux sociaux ? Ré-appropriez-vous votre temps.

La clé de la productivité c’est la flexibilité.

On pense souvent à tort que productivité rime avec rigidité, il n’en est rien. Est-ce grave si vous ne faites pas telle tâche ? Est-ce que vous vous en souviendrez dans 3 mois ? Dans un an ? Non ? Alors oubliez.

Techniques de gestion de la dépression au travail

TECHNIQUES POUR RÉUSSIR À GÉRER SA DÉPRESSION EN TRAVAILLANT

Il me semble important de pouvoir aborder le sujet avec votre employeur. De toutes façons, si vous avez été en arrêt de travail quelques semaines, il s’en doute sûrement. En outre, réussir à communiquer ouvertement et de façon transparente avec votre employeur vous permettra de demander quelques ajustements raisonnables, tels que des horaires flexibles. 

D’autre part, la communication ouverte avec les collègues et l’employeur peut contribuer à créer un environnement de soutien.

Fixez des limites à votre vie professionnelle.

Établissez une routine quotidienne structurée, en définissant des horaires fixes. À 17H30, stop, retour à la maison, halte au dossier à terminer en 4ème vitesse et aux heures supplémentaires. L’avantage est que vous récupérerez du temps libre.

Priorisez les tâches.

C’est à dire identifiez quelles sont les tâches essentielles à accomplir, sans surcharger votre emploi du temps et en tenant bien compte du fait que vous ne pouvez pas en faire autant que d’habitude. Redéfinissez vos attentes à la baisse, soyez honnête avec vous, en étant conscient de ce que vous pouvez faire ou ne pas faire. N’oubliez pas de décomposer chaque projet en mini-étapes gérables.

Ne visez pas la quantité mais la qualité.

Intégrez des pauses régulières.

Ceci pourra vous aider à gérer les symptômes de la dépression. 

Relaxation, respiration

Ayez recours sans modération à des techniques simples de relaxation et de respiration, comme par exemple la cohérence cardiaque. Cela vous permettra de conserver votre énergie, de diminuer le stress et tout simplement de faire face au quotidien.

Incluez un bloc de temps pour une activité physique chaque jour.

L’exercice physique influence grandement la santé mentale, il serait dommage de s’en priver. J’entends déjà votre objection: je n’ai pas d’énergie, je suis épuisé, comment veux-tu que je fasse du sport ? Je ne vous demande bien évidemment pas d’aller escalader l’Everest, mais je vous propose simplement de marcher tranquillement pendant 20 minutes, dehors, 3 fois par semaine, au minimum. L’efficacité sur le stress, l’anxiété et la dépression n’est plus à démontrer comme l’explique très bien David Servan-Schreiber dans son livre « Guérir le stress, l’anxiété, la dépression ».

Demandez de l’aide.

Le soutien d’un spécialiste de la santé mentale et la participation à des groupes de soutien, peut également être une aide précieuse. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre médecin du travail qui pourra vous aider et vous conseiller si des adaptations temporaires devaient être mises en place. Sachez que c’est possible. 

Un piège à éviter : La productivité toxique.

De quoi s’agit-il ?

La personne entre dans un engrenage dans lequel chaque minute doit être rentabilisée, elle cherche sans cesse à devenir plus productive, à faire toujours plus. Ses objectifs sont toujours plus hauts, elle a peur de ne jamais en faire assez et ne prend plus le temps de vivre. C’est un mode de fonctionnement extrême qui n’apportera que du stress et risque de conduire la personne au burn-out ou à la dépression. 

Ce mode de fonctionnement, même s’il est délétère au final, permet à la personne d’éviter de penser, de trop réfléchir à ses émotions et sentiments.

En prendre conscience, ainsi que se rendre compte que la société dans laquelle nous vivons encourage la réussite et le fait de se sacrifier pour réussir, est un premier pas pour changer de perspective et agir différemment.

En conclusion,

SE RESSOURCER, PRENDRE DU TEMPS POUR SOI ET MARCHER EN FORET

Si vous traversez une phase de dépression, il est primordial de reconnaître que la dépression a des conséquences sur votre travail aussi. Pour faire face au quotidien, revoyez vos priorités, allégez et déléguez tout ce qui peut l’être. Des adaptations de poste peuvent être mises en place, abordez le sujet avec votre employeur ou le médecin du travail. Testez les techniques de productivité abordées dans cet article : je vous le rappelle, le but n’est pas de devenir encore plus productif mais de pouvoir faire face et gérer l’essentiel. Enfin, souvenez-vous que ce n’est qu’une période difficile, vous allez en sortir. Je vous laisse avec un dernier conseil :

Accordez-vous le droit de ne rien faire car se reposer est la meilleure manière d’être plus efficace. Nous avons tous besoin de temps pour être en harmonie avec nous-mêmes, nos émotions, pour passer du temps avec nos proches et nous ressourcer. Prenez soin de vous !

Si vous avez aimé l'article, vous êtes libre de le partager. 😊

14 réflexions sur “Dépression et Travail : comment rester productif ?”

  1. Super conseils ! J’ai beaucoup aimé la « tout doux » liste avec du temps pour soi chaque jour, c’est très important. Le mieux est, si possible, de passer ces pauses à l’extérieur, dans la nature, en bougeant. Rien de mieux qu’une balade de 10 minutes dans une forêt ou un parc pour oublier le stress 🙂

  2. Merci pour ces pistes ! De mon côté, ce qui m’a beaucoup aidée en période de dépression c’est de revenir aux fondamentaux, à ce qui m’animait quand j’allais bien. le fat de se remettre en tête ses objectifs et idéaux permet de repenser ses fameuses « balles de golf », de mieux les définir en donnant du sens. Même si dans ces phases de vie difficiles rien ne semble avoir de sens, c’est on peut se raccrocher à nos valeurs fondamentales pour guider nos actions. et je pense que c’est important de ne pas céder à la tentation de se couper du monde.

  3. Je valide et applique tes conseils ! La matrice Urgent / important est un indispensable, quand on est submergé pour revoir ses priorités et ralentir. Se demander : « et si je ne fais pas ça, qu’est-ce qui se passe ? ». J’aime bien aussi la « tout doux liste » et en plus je rajoute la « did list » : voir chaque jour ce qu’on a accompli ! Merci pour cet article pertinent !

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